Mission de rang A

Les rapports de nos différents espions sont unanimes : les troubles que nous avons rencontrés près de nos frontières ont été causés par un groupe de Déserteurs de Kumogure. Ils n'ont pas spécialement de revendications et agissent simplement pour nous affaiblir. Suite à un assaut de nos unités, nous avons réussi à isoler ce groupe près d'un petit village non loin du pays des rivières. Ils tiennent cependant la position... Nous avons identifié le chef de la Section et nous te demandons de te rendre toi là bas et d'intervenir. A toi de voir s'il existe une option autre que la mise à mort de ces déserteurs.

Kabuto reprenait doucement ses activités lucratives : même s'il soutenait maître Orochimaru et qu'il était prêt à obéir à n'importe lequel de ses ordres, il gagnait également sa vie de son côté.
En fait, il prenait plaisir à continuer les missions qu'on lui donnait : il était espion privé, mais il n'était plus contrôlé, envoûté comme avant avec Sasori des Sables Rouges...
Il remonta doucement ses lunettes. Son employeur était dans un état d'embarras, sans non plus être en détresse. Il est vrai que la mission que la Mizukage de Kiri en personne lui confiait était un peu dangereuse et risquée : des déserteurs de Kumo qui causent des problèmes majeurs - du moins assez importants pour être pris au sérieux - au niveau des frontières du Pays de la Brume.
Kabuto gardait la tête baissée, de façon à cacher son visage au Kage. Pas besoin de se retrouver dans les bingo-book. En fait, il y était certainement déjà, et le nom de Yakushi Kabuto n'était pas inconnu à tout ninja en connaissant un petit peu sur son monde et les dangers qui l'entourent. Le ninja-espion aux puissants jutsus médicaux rôdant avec Orochimaru, oui, cela avait de quoi évoquer quelques soupçons : en fait, cela suffirait comme raison à donner sa mise à mort.
Mais Kabuto aimait le risque, et c'est aussi pour cela qui cherchait des contrats. Il rencontrait des personnes importantes dans la hiérarchie shinobi, et il échappait toujours aux soupçons et la capture : mieux, il gagnait des sous et passait pour un espion doué de ses mains et de sa tête.

L'espion quitta la pièce ronde qui tenait pour lieu de bureau au Mizukage. Il n'avait aucune envie de s'y attarder. Sécurité, mutisme et... non, son crédo avait changé. La discrétion était naturelle : maintenant, il avait pris pour consigne l'efficacité.

Bon. Quoi en premier ? Le Nukenin tâta instinctivement l'intérieur de son manteau, chercha les petites bosses que formaient les rouleaux de parchemin qu'il emportait toujours avec lui. Il se rassura. Ces rouleaux contenaient des cadavres, en fait. Rien de très gai, certes, mais ils lui étaient utiles pour utiliser sa technique nécromancienne, ou encore la technique de réincarnation des âmes.
Il se trouvait en bas du palais du Mizukage de Kiri, et le groupe perturbateur se trouvait pour l'instant isolé dans un petit village à côté du Pays des Rivières. Il en avait peut-être pour deux jours de marche, avant d'y arriver. Le Pays de l'Eau était assez grand, et Kiri~no~Kuni se trouvait en son centre.

Kabuto alla se rationner en volant dans un restaurant proche. Il emporta à peine quelques boulettes de riz, des narutos et des makis, mais tout de même assez pour tenir jusqu'à son arrivée à ce hameau. En fait, il pourrait s'y téléporter, mais... Sa technique requerrait beaucoup de chakra, et de plus, il ne savait précisément où aller. C'est pour cette raison qu'il préféra y aller à la marche, même si ça serait long. Il remplit un petit sac de toute cette nourriture, y glissa une bouteille d'eau. Il regarda avec un petit sourire en coin le vendeur de ramens, endormi par son Genjutsu, avachi sur son comptoir, puis se dirigea vers les portes du village dans l'obscurité de la nuit.

Il était environ neuf heures et demie du matin. Kabuto avait couru pendant une demi-heure, dans le but de gagner du temps, mais fut contraint de s'y résigner, essoufflé. Il marcha par la suite deux heures, silhouette parmi les saules pleureurs qui tombaient doucement sur le sol humide et fertile du pays de Mizu. Le temps n'était pas très froid, mais cette humidité ambiante avait pour effet de le faire renifler relativement souvent, et lui causait un véritable mal de sinus. Il s'arrêta pour s'asseoir sur la souche d'un arbre mort, certainement noyé par les sources souterraines trop nombreuses. Kabuto avait un don pour la radiesthésie, qui lui permettait de les localiser sans trop de problème. Une sorte d'instinct de survie, si vous voulez.

Radiesthésie:

Il sortit avec paresse une boulette de riz de son sac à dos bleu marine. Il l'avala avec soin, prenant la peine d'en garder la saveur le plus de temps qu'il le put, de sorte que sa faim soit étanchée par le moins de nourriture possible. Se léchant les doigts pour les laver de cette substance collante qui agglomérait le riz, il se releva et reprit la route au pas de course.

Il mangea de cette manière, une ou deux petites boulettes, à midi, avalant à peine une longue gorgée d'eau de temps en temps, puis le soir vint. Le crépuscule lui plaisait, ce semblant de nuit o on pouvait quand même marcher en voyant le bout de son nez. C'est le moment où les créatures nuptiales sortent de leurs terriers, où les serpents s'agitent, où les prédateurs commencent à chasser...
Il regrettait souvent de ne pas être un serpent, ou une autre créature. Ce qui le confortait, c'était qu'il ne pourrait pas soutenir maître-Orochimaru s'il était un reptile, aussi fort qu'il soit ; à moins qu'il ne soit une créature aussi puissante que Manda, le père des Serpents. Ce qui avait, de toutes manières, autant de chances d'arriver qu'il se mette à neiger en plein été. Peut-être moins encore, d'ailleurs.

Le ninja marcha encore une petite heure après ce mi-jour, jusqu'à ce qu'il fasse totalement noir. Empêché de continuer sa randonnée pédestre, il fut contraint de s'arrêter et il s'assit dans ce qui lui sembla être un bosquet. Avec une pierre à briquet, il alluma rapidement un petit feu, et s'allongea à côté de celui-ci. Sa chaleur ne lui plaisait guère, mais la lumière de la-chose-qui-mord-et-qui-brûle dissuadait généralement la plupart des bêtes sauvages de l'approcher. Il s'endormit tard, peinant à tomber dans le sommeil.

Kabuto fut réveillé par l'aube matinale, et par - en premier lieu - une goutte de rosée glacée qui le tira de la somnolence. Pendant une minuscule seconde, il se demanda où il était, et tout lui revint. Il s'était endormi dans un petit bosquet. Un bosquet qui lui bavait dessus. Quoi ?!
Le ninja médecin se releva dans un bond agile et s'écarta brusquement de sa couche et du foyer qui s'éteignait doucement. Une espèce de grosse limace d'une couleur orange terne, munie de d'une paire d'yeux énorme et pendant, l'observait pendant qu'il dormait. D'abord surpris, Kabuto se mit dans une position de combat, puis se détendit en regardant la posture plus idiote qu'offensive de l'animal de quatre mètres de haut. Il fronça les sourcils en demandant : "Qu'est-ce que tu fais là, toi ?
- Tu dois te réveiller..."
Le Nukenin lâcha un cri de terreur. La...chose lui avait adressé la parole. Ou plutôt répondu, à lui qui avait été assez bête pour lui poser une question. Il recula de quelques pas, trébucha et reprit son équilibre.
"Je dois m'en aller, expliqua-t-elle. Ils arrivent.
- Qu...qui arrive ?"
La limace le considéra de ses yeux qui semblaient pourtant tellement dénués de la moindre étincelle d'intelligence, puis commença à disparaître dans les entrailles de la terre.
Kabuto resta debout, tenant sa position, pendant une ou deux minutes, réfléchissant à l'échange qu'il venait d'avoir avec un espèce de mollusque. Puis haussa les épaules, oubliant les paroles de l'animal, et attrapa son sac à dos. Il le lâcha certainement lorsqu'il reçut un coup sur le haut du crâne qui l'assomma sur le coup.

Noir. Blanc. Gris. Couleurs sombres et troubles. Silhouettes floues. Kabuto entrouvrit les yeux, peinant à les tenir dans cette position, à cause de la douleur crânienne qu'il ressentait et de la luminosité étonnante pour une caverne dans laquelle il se trouvait. Il essaya de poser une main au sol de façon à se relever, mais s'aperçut qu'elle était ligotée à la seconde dans son dos. Par quoi, il ne le savait pas. Peu importe, ses scalpels devraient pouvoir trancher ça.
Deux hommes se tenaient devant lui, les bas croisés au niveau du ventre. Le genre de bonhomme qui à plus de tissu musculaire dans les orteils que dans le cerveau, si vous voyez ce que je veux dire. Toujours est-il que au lieu d'avoir un effet dissuasif, les muscles saillants qui ressortaient, affichant même de grosses veines bleu turquoise, donnèrent à Kabuto l'envie de les découper soigneusement au scalpel. S'ils montraient eux-mêmes leur localisation, c'est qu'ils n'attendaient que ça.
"On est où ? cracha-t-il.
- Dans notre repaire, répondit une grosse voix en face de lui. Mais ce n'est pas la question.
- Comment as-tu su où il se trouvait, hein ? Il faisait nuit noire, tu n'as pas pu y pénétrer !"
L'homme qui l'accusait d'avoir trouvé la localisation de son repaire semblait sérieux, en fait, et Kabuto en rit intérieurement. C'est eux qu'il l'avaient amené à leur repaire, pas lui.
"C'est pas ce gros limaçon qui fout le bordel, si ?" tenta le deuxième homme.
Kabuto répondit par un uppercut. Non, pour comprendre son action dans le bon univers temporel et spatial, il faut revenir deux secondes dans le temps. Si on avait une vue de derrière, voyant les poignets liés entre eux de Kabuto, on aurait vu deux lumières bleues de chakra entourer soudainement la paume de ses mains, et faisant tomber ses liens au sol. Et donc, logiquement, la seconde d'après, l'un des deux hommes de mains se retrouvait, l'air ébahi, allongé au sol et toute la nuque immobilisée, du fait de ses tendons sectionnés avec soin.
L'autre ne vit pas grand chose de plus, mais sentit la vive douleur d'un doigt planté entre ses deux omoplates avant de comprendre que leur prisonnier ne l'était plus, et qu'il était peut-être allé chercher des champignons.
"Vous êtes le groupe de déserteur de Kumogure, n'est-ce pas ? Réponds avant que je te tue, menaça Kabuto.
- On est un abre...arbre... Heu branche... Même branche Ouest... Le...Aïe !"
Un craquement sonore retentit et l'homme qui devait bien peser ses cent kilos de muscles s'écroula au sol, le bras tordu dans un angle qui ne semble peu agréable à la vue, certainement parce qu'il est inhabituel chez une partie du corps humain.
Kabuto avait sa réponse. Une minute avant, il avait analysé la forme de la caverne et toutes les sorties imaginables et possibles. Il n'hésita donc pas et sauta par une cavité plus sombre qui lui avait semblé le meilleur choix.

Il y glissa sur les fesses, un peu troublé de sa chute non attendue, avant de se relever. Il était dans un souterrain, à en juger par l'absence de lumière, les couinements des rats et l'odeur de moisissure. La pièce était tout de même éclairée par une lampe à huile dont Kabuto se saisit immédiatement.
Il emprunta un couloir parmi les trois qui s'offraient à lui, non pas au hasard, mais par déduction : pour se rendre au petit village, depuis un jour qu'il marchait, il avait le soleil dans les yeux. Oui, ce village se trouvait à l'Est. Donc logiquement, s'il se trouvait au repaire Ouest, s'il voulait gagner le village, il devait continuer à marcher vers l'Est, autrement dit, vers la droite ( il avait remarqué le soleil en cette position, lorsqu'il se réveillait dans la grotte ).

Il marcha donc dans les souterrains humides, avant de se trouver devant un escalier, seule issue. Il le grimpa, et observa longuement la porte à son sommet.
Sécurité, mutisme, efficacité. Il se métamorphosa en le tas de muscle dont il avait brisé les bras, mi un coup de pied dans la porte de chêne qui ne comportait pas de poignée et entra sans ouvrir la bouche dans la salle ronde qui se trouvait derrière cette ouverture.
Elle était assez grande, et comportait une grande table rectangulaire autour de laquelle se concertaient une douzaine d'hommes habillés tout de noir. L'un cessa de parler en apercevant Kabuto, ou du moins, un gros tas chauve et idiot, et lui demanda avec inquiétude : "Une mauvaise nouvelle ?"
Kabuto comprit qu'il devait improviser. Bon, discrétion, c'était raté. mais on ne l'avait pas identifié. Alors il devait surveiller ses propos pour respecter le mutisme. Et il devait prendre garde, car il n'était réellement en sécurité.
Il se gratta les burnes en reniflant bruyamment.
"J'ai vu un grand bonhomme, oui, oui... Avec une gigantesque épée, avec un trou à l'intérieur. Et puis l'avait l'air très méchant..."
Il guetta la réaction du conseil des déserteurs de Kumo, qu'il identifia en tant que tel grâce au bandeau frontal rayé. Et il obtint ce qu'il voulait. L'homme qui siégeait en bout de table fronça les sourcils et parut soudainement stressé.
"Quoi, Zabuza ? Zabuza Momochi ? Mais...mais il est mort ! Que...que voulait-il ? s'écria-t-il brusquement.
- Oui, oui, Zabuza ! C'est comme ça que c'était, son nom ! Il voulait qu'on parte de Kiri ! Qu'il allait tous nous tuer !"
Kabuto prit un rire idiot et se gratta l'arrière de la tête, lequel le faisait atrocement souffrir.
"Attendez, je vais lui demander s'il s'appelle bien comme ça ! se réjouit-il dans un petit cri.
- Hachiko, non !"
Trop tard, déjà Kabuto quittait la pièce en courant, et déboucha sur l'escalier en claquant la porte de bois. Il devait agir vite. Il annonça clairement : "Invocation : La réincarnation des âmes, Zabuza Momochi...".
Le cercueil apparut quelques mètres en-dessous de lui. Kabuto lança un kunaï auquel était attaché un de ses parchemins qui contenait les sacrifices mortuaires. Il se planta dans le bois sombre, la "porte" en tomba, et un grand homme à la peau mate en sortit, pour se tourner et planter un regard vide dans celui de Kabuto.

Zabuza Momochi, l'épéiste légendaire de Kiri-no-Kuni, que même Kakashi hatake, le ninja copieur de Konoha, avait vaincu avec difficulté, qui était mort, il y a trois ans de cela, se tenait, l'air menaçant, devant le conseil des déserteurs rebelles de Kumo-gure. Il n'eut rien à dire. Le démon était craint par tous les ninjas de Kiri et n'importe lequel connaissant son visage fuirait à sa vue. Alors la réaction des membres du conseil fut évidente, humaine, et surtout très rapide. Ils reculèrent doucement, jusqu'à la porte centrale de la pièce, qui devait déboucher sur la ville ou sur une autre parie du repaire - même si Kabuto pensait sincèrement qu'ils se trouvaient là au centre de la ville -, et quittèrent la pièce avec des hurlements de terreur. Zabuza se tourna vers Kabuto qui le regardait avec fierté, attendant des ordres, mais Kabuto le remercia d'un signe de tête, puis le révoqua. Il fondit dans le sol poussiéreux de la salle.

Kabuto sortit, prenant cette fois l'apparence d'un civil tout ce qu'il y a de plus normal, pour s'assurer de la réussite de sa tentative. En effet, le village était rassemblé en un point, et discutait d'un même sujet : Zabuza par ci, Zabuza par là... Le ninja espion put voir le dernier déserteur quitter le village par la porte.
Il sourit avec fierté, joint ses mains dans le signe du sanglier, et disparut dans un panache de fumée.

"Vous me devez de l'argent, Mizukage-sama...
- La mission est accomplie, donc, n'est-ce pas ? s'enquit Mei, avec suspicion.
- Vous demanderez à vos nombreux espions" répondit Kabuto avec un sourire, avant de disparaître dans une longue masse de fumée grise.

La Mizukage soupira, impatiente de recevoir le rapport de ses espions. Elle se remit au travail, avant de s'apercevoir que les cinq cents ryos destinés à la paie de ses examinateurs avaient disparu de son bureau.

MAJ, j'ai fini ! xD

Coucou (:
Belle mission, je valide ! + 25 Exp. +2 Bonus.
Total > +27 Exp !
Par contre pour les prochaines, essaye de "décorer" un minimum ton texte ^^'.

Ça marche, j'ai pas eu le temps, en général, j'essaye de mettre en gras les dialogues, etc...
Merci de ta rapidité !^^